Water Materialities and Participatory Governance: Implications of water quality and access for participatory engagement in Accra Ghana and Cape Town, South Africa

Harris, L., D. Kleiber, S. Yaylaci, L. Rodina, J. Goldin. (2018). Water Materialities and Participatory Governance: Implications of water quality and access for participatory engagement in Accra Ghana and Cape Town, South Africa. Society and Natural Resources. 31, 1: 89-105 [S, LH as 40% contributor].

La Protection des Eaux Autochtones découle de l’auto-détermination: comprendre les “Standards Tribaux sur la Qualité de l’Eau” et le “Traitement Étatique”

Par Sibyl Diver

AbrégéPour les communautés autochtones, la protection des terres et eaux traditionnelles est d’une importance absolue. Aux États-Unis, des chercheurs ont documenté le délaissement malheureux de la qualité de l’eau sur les terres tribales. Les réglementations “Traitement Étatique” (plus connu sous l’acronyme TSA « Treatment as a State ») adoptées à travers les amendements de 1987 du Clean Water Act, ainsi que les programmes de “Standards Tribaux sur la Qualité de l’Eau” (plus connu sous l’acronyme WQS « Tribal Water Quality Standards » ) sont supposés répondre à ces problèmes. Il est important de noter que les WQS au niveau tribal sont parfois plus exigeants que les standards des États voisins et peuvent avoir une réelle influence sur les niveaux de pollution en amont en provenance d’utilisateurs en dehors de la réserve. Les tribus peuvent aussi développées des WQS qui supportent leurs propres valeurs tribales, y compris les usages cérémonieux et culturels des eaux autochtones. Cependant le potentiel de réussite des stratégies tribales d’auto-détermination environnementale face aux systèmes réglementaires prépondérants donne lieu à un débat académique. Sur la base d’une synthèse de la littérature actuelle, cet article examine les WQS tribaux comme exemple d’autodétermination environnementale au niveau tribal. L’auteur discute comme les tribus aux États Unis ont insisté pour des standards WQS sous les réglementations TAS, les résultats des programmes, et pourquoi à l’heure actuelle aussi peu de tribus ont établis des WQS. Parce-que la majorité de la littérature sur le sujet est de nature légale, l’auteur se concentre sur les impacts politiques et légaux des WQS et analyse les opportunités et contraintes spécifiques pour les participants au programme. L’auteur considère également comment certaines tribus utilisent les WQS stratégiquement dans le but de construire un « troisième espace » qui consiste à travailler simultanément à l’intérieur et à l’extérieur des structures gouvernementales dominantes afin de faire avancer la souveraineté tribale (Bruyneel 2007). A ce stade, davantage de recherche est nécessaire afin de comprendre la diversité des stratégies tribales d’auto-détermination environnementale qui se développent à la fois à travers les cadres réglementaires fédéraux et le droit tribal.

Texte complet: Ici

Native Water Protection Flows Through Self- Determination: Understanding Tribal Water Quality Standards and “Treatment as a State”

By Sibyl Diver

Abstract: For Indigenous communities, protecting traditional lands and waters is of the utmost importance. In the U.S. context, scholars have documented an unfortunate neglect of water quality on tribal lands. Treatment as a State (TAS) provisions, adopted in the 1987 amendments to the Clean Water Act, and tribal Water Quality Standards (WQSs) programs are intended to address such problems. Importantly, tribal WQSs may be more stringent than neighboring state standards, and can be used to influence pollution levels coming from upstream, off-reservation users. Tribes can also develop WQSs that support unique tribal values, including ceremonial and cultural uses of native waters. Yet scholarly debates question whether tribal environmental self-determination strategies can fully succeed within dominant regulatory structures. Based on a synthesis of the published literature, this article examines tribal WQSs as a case of tribal environmental self-determination. The author discusses how U.S. tribes pursue WQSs under TAS, program outcomes, and why so few tribes have established WQSs to date. Because most scholarship was found within the legal literature, the author focuses on the legal and political outcomes that arise from tribal WQSs, and analyzes specific opportunities and constraints for program participants. The author also considers how some tribes use WQSs as a “third space” strategy—simultaneously working inside and outside of dominant government structures to advance tribal sovereignty (Bruyneel 2007). Additional research is needed to understand the diversity of tribal environmental self-determination strategies that occur through federal regulatory frameworks and under tribal law.

Full text: Here

LEVELING THE PLAYING FIELD FOR METRO MANILA’S IMPOVERISHED HOUSEHOLDS

Torio C, P.(2018). Leveling the playing field for metro Manila’s impoverished households. Water Policy 20(3)

Abstract

Metro Manila’s water privatization is one of the world’s largest and longest-running privatization programs for a water utility. While traditional efficiency metrics show significantly improved service levels under this schema, local anti-privatization activists maintain that the program does not benefit the urban poor. Assessments from an equity lens offer a fresh perspective, using information from a consumer survey of 53,733 residential households, privatization reports, and field interviews. Results show that access and affordability remain critical concerns for impoverished urban households despite major service improvements. Philippine policy makers must address these twin concerns in order to ensure a level playing field for these vulnerable households.

 

Réflexions Anishinaabe Nibi (Eau) Rassemblement 2018

Nous avons demandé à  trois assistants de recherche à Décoloniser l’Eau de partager leurs expériences sur le Rassemblement Anishinaabe Nibi.

Gauche à droite: Adèle Therias, Teddy Eyster, Myia Antone, Jacquie Tourand

Jacquie Tourand

La route entre l’aéroport de Winnipeg et le Rassemblement fut ma première impression de Manitoba. Le paysage était tellement différent de la côte Ouest : les arbres étaient d’un vert différent et il n’y avait pas d’humidité dans l’air. Sans les montagnes pour me bercer et me protéger, je me suis sentie trop exposée. Mais le ciel était infini et ce paysage avait sa beauté propre, une beauté à couper souffle.

Le jour avant le début du Rassemblement, j’ai aidé à installer la loge de l’Enseignement. Peter et sa fille menaient les opérations. Ses enfants m’ont rappelé mes propres nièces et neveux chez moi et cela m’a fait penser à quel point nos vies sont véritablement fondées sur les relations que l’on porte les uns aux autres. L’installation de la loge était un travail très physique et il faisait chaud et sec. C’était un véritable cadeau que de boire l’eau fraiche apportée par plusieurs des femmes. Mon moment préféré de cet effort fut lorsque tout le monde a soulevé ensemble la bâche par-dessus la structure. C’était un sentiment formidable que de se sentir faire partie d’un effort plus grand que soi,  de sentir que nous travaillions tous vers un objectif commun.

Pendant le Rassemblement, il y a eu de multiples cérémonies. C’était très fort émotionnellement que d’écouter les gens partager leurs histoires. Il ne m’appartient pas de les divulguer, mais les enseignements que j’en ai tirés resteront en moi pour longtemps. En particulier pendant le Cercle des Femmes, c’était tellement fort d’entendre ces femmes de différents horizons partager aussi librement et ouvertement leurs succès et, peut-être plus important encore, leurs combats. Je voudrais être aussi forte et vulnérable que ces femmes et être ainsi pour d’autres femmes.

Alors que le Rassemblement touchait à sa fin, je me suis rendue avec un groupe aux pétroformes (à l’origine une tradition autochtone, il s’agit de formes et motifs crées par l’Homme en alignant de large roches sur le terrain ouvert) non loin de là. Je marchais avec une aînée de Manitoba et nous avons partagé à quel point il était incroyable que nous soyons là – le résultat de générations de vies vécues dont on ne saura jamais rien. Ça m’a vraiment frappée, en observant les pétroformes, à quel point nos actions d’aujourd’hui se répercutent dans le futur, au-delà de ce que l’on peut véritablement comprendre ou imaginer. On a partagé nos histoires, sur nos vies et nos familles, et un moment intense ensemble lorsque nous avons évoqué les difficultés que nous avons rencontrées. Nous nous sommes serrées dans les bras et nous avons pleuré ensemble. A cet instant, je l’aimais. On a échangé nos contacts et je compte lui rendre visite.

Avant le Rassemblement, je n’avais jamais réellement considéré le rôle de l’eau dans ma vie. Le Rassemblement Anishinaabe Nibi Eau a vraiment remis en question la façon dont j’interagis avec l’eau. Du thé que je bois, aux douches que je prends, jusqu’à l’eau qui nourrit les arbres, les plantes et les animaux autour de moi que j’aime tant. Je me suis rendu compte à quel point l’eau a toujours été là pour moi dans ma vie. Quand j’étais petite fille, j’ai été agressée sexuellement dans une piscine et j’ai développé une peur de l’eau. Cependant, j’ai trouvé du réconfort dans l’acte du bain et la façon et la façon dont l’eau peut rincer toute la négativité, la honte, et les sentiments qui sont restés bloqués sous ma peau et mes cheveux. Même quand j’avais peur ou que j’étais en colère contre l’eau, l’eau était là pour moi. Elle m’a aimée, quand bien même.

Pour moi, le Rassemblement était un temps d’écoute, d’apprentissage et de réflexion. Je suis reconnaissante pour cette expérience et je suis repartie avec un espoir renouvelé. Parmi les apprentissages que j’emporte avec moi : l’importance de partager le savoir, en particulier le savoir culturel et la langue, l’importance d’aller à la rencontre de l’autre, de partager nos combats ensemble sans être embarrassé ou se sentir honteux d’avoir des sensibilités. Et puis surtout, à quel point l’eau prend soin de nous et à quel point il est de notre responsabilité de prendre soin d’elle en retour.

 

Myia Antone

 

 

 

 

 

 

nilh ta ents Myia Antone kwi en sna. tina7 chan Sḵwx̱wú7mesh Stá7mes úxwumixw.

Le retour du Rassemblement Anishinaabe Nibi 2018 m’a donné beaucoup à réfléchir. Mon cœur et mon esprit sont remplis des enseignements que j’ai reçus et des nouveaux amis rencontrés. Il s’agissait de ma première visite au Manitoba, on a passé six jours sur la terre et l’eau du Traité numéro 3 et, j’ai senti dès l‘atterrissage la différence avec la côte Ouest. La terre porte des histoires et une mémoire différente.

Le premier jour se déroula au sein d’un plus petit comité, afin de tout mettre en place et de se préparer pour le Rassemblement. Nous portions nos jupes cérémoniales et un groupe de jeunes s’affairaient à monter des échelles et à attacher des piquets ensemble afin d’aider à préparer la loge Midewiwin (Enseignement). Après ça, chaque jour consistait en une succession de chansons et d’enseignements en l’honneur de l’eau. Le site du Rassemblement était magnifique mais un espace prend sa forme de l’énergie des gens qui s’y rassemblent. C’est quand tout le monde est arrivé que l’espace a été magnifié. Nous commencions chaque jour de la meilleure façon qui soit en nous rassemblant en cérémonie. La loge a cultivé les relations humaines et a créé une véritable communauté.

Un jour, pendant un cercle de soutien de femmes, un orage a éclaté et une pluie diluvienne s’est abattue. La foudre martelait nos corps. Le chaos a ensuivi alors que tout le monde s’est dispersé à la recherche d’un refuge. Je suis tombée sur un Ancien qui venait de trouver un abri pour placer ses offrandes aux oiseaux tonnerre. Elle m’a rappelé d’être reconnaissante pour les bienfaits apportés par ces oiseaux ainsi que pour la force et le pouvoir de Mère Nature. Il avait fait très sec à Manitoba et tout le monde était soulagé par l’arrivée de l’eau. Alors que nous nous empressions de retourner vers nos cabines afin de rester au sec, je me suis sentie nostalgique de mon chez moi. La pluie chaude me parut comme une étreinte de mes ancêtres, me rappelant mes racines sur la côte Ouest et me rappelant que chaque être vivant sur cette terre mérite de l’eau. Nous avons tous besoin de cette eau pour creuser nos racines plus profondément encore, pour grandir et nous épanouir chaque année.

Je suis reconnaissante pour cette opportunité qui m’a été donnée de croiser le chemin d’individus qui parlent à mon cœur et nourrissent mon être. Je suis reconnaissante qu’il y a des espaces comme celui  de ce Rassemblement qui célèbrent les protecteurs de l’eau et élèvent la communauté pour en faire un espace de résistance et de résurgence. De la façon la plus douce qui soit, j’ai ressenti la présence de mes ancêtres, ainsi que la présence des ancêtres de cette terre et de ces eaux se joindre à nous en cérémonie.

J’ai quitté Manitoba en me demandant quelle serait ma responsabilité en tant que témoin de ces histoires qui m’ont été confiées, et en me demandant comment mes actions reflèteront ces histoires. Je suis rentrée chez moi l’esprit et le corps nourris. Je me sens plus forte pour continuer mon combat pour protéger mes terres et eaux traditionnelles pour mes enfants et petits-enfants.

Je veux prendre un moment et lever mes mains avec beaucoup d’amour et de respect pour mes relations qui ont formé cet espace tellement important et qui m’ont offert cette opportunité d’y contribuer.

Je pense constamment aux mots de l’Ancien Peter Atkinson : « l’eau ne cessera jamais de couler, lorsqu’on la porte ». Cela souligne notre responsabilité en tant que protecteur de l’eau de soutenir l’eau, parce-que l’eau est synonyme de vie. Nous sommes ainsi rappelés que la Création est dynamique. Elle continue, bien après nous. Mais cela est possible seulement si nous la protégeons. C’est tellement important car, lorsqu’on prend soin de Mère Nature, Mère Nature prend soin de nous.

chen wa kwélulusnitúmi ti txwna7na.

Adèle Therias

Rassemblement Anishinaabe Nibi Eau : Témoigner de la Résilience

En tant qu’assistante de recherche pour le projet Décoloniser l’Eau, j’ai eu la chance d’assister au Rassemblement Anishinaabe autour de l’eau ce Mai dernier. Ayant reçu une éducation résolument urbaine et globale, j’ai été touchée de rencontrer des gens et écouter des histoires ancrées dans des relations véritables à la terre et tout un chacun. J’ai été immergée dans une autre culture et je suis reconnaissante d’avoir pris part aux cérémonies Anishinaabe et d’avoir appris certains principes des lois Anishinaabes. Étant descendante de colons Européens, j’ai eu l’impression de sentir mes ancêtres s’incliner alors que je témoignais d’une puissante résilience Autochtone face au passé et au présent colonial du Canada. Puisque mes recherches en dehors du projet Décoloniser l’Eau portent sur la résilience communautaire, ce fut enrichissant d’observer des exemples du formidable travail en cours au sein des communautés Autochtones. Lorsque nous sommes revenus du voyage, j’ai lutté  contre la surcharge sensorielle soudaine et le changement de rythme de la vie citadine, mais je m’efforce à porter mon apprentissage en moi et à l’appliquer dans mon travail à l’avenir.

Le Rassemblement m’a rappelé une réunion familiale pendant mon enfance : ce fut une réunion   multi-générationnelle, où on a partagé de la bonne nourriture et, bien que certaines personnes ne se connaissaient pas, tout le monde appartenait. J’ai été frappée par la priorité et le respect envers les Anciens, que l’on écoutait attentivement et auxquels on servait la nourriture en premier. Pendant la cérémonie, plusieurs nourrissons et enfants rampaient et se promenaient, toujours curieux et encouragés dans leur exploration. Il était évident que chacun avait une responsabilité au sein du Rassemblement, qu’il s’agisse de construire la loge cérémoniale, de garder un œil sur le feu pendant la nuit, de mener les formations ou de servir la nourriture. Les hommes et les femmes étaient célébrés pour leurs rôles, et cela m’a évoqué à quel point des intentions positives et des responsabilités partagées peuvent créer une communauté saine, qu’il s’agisse d’une famille ou d’un village.

Anishinabee Nibi a rassemblé des individus de différents horizons, autochtones et non-autochtones, à différents stades d’apprentissage sur leur culture et leur identité. On a partagé un espace, des mots et des expériences sacrées qui m’ont aidée à mieux comprendre comment devenir une alliée respectueuse. J’ai découvert la force qui peut provenir du spirituel, j’ai découvert l’appartenance qui est cultivée à travers la cérémonie, et le combat qui se déroule à chaque fois que quelqu’un se reconnecte avec sa langue. J’ai découvert des formes de résurgence qui m’ont surprise et m’ont laissée admirative: Kacey Adams nous a appris à faire des bols avec l’argile collectée du lit de la rivière, et comment conduire une cérémonie de cuisson. Elle a expliqué que la tradition de l’argile a été perdue à travers les générations passées mais que celle-ci avait été retracée et recrée avec l’aide d’archives et d’expérimentations archéologiques. J’ai découvert le pouvoir de la résurgence qui est ancré dans l’amour, et j‘ai appris un profond respect pour la terre et l’eau.

Le Rassemblement m’a offert une nouvelle perspective sur la connaissance. Fred a expliqué que le savoir est intérieur tandis que l’apprentissage suppose simplement gagner en compréhension sur ce que l’on sait déjà. Cette analyse met en avant l’influence de ceux qui sont venus avant nous sur ce que l’on expérimente aujourd’hui, ainsi le processus de partage du savoir devient aussi important que le savoir lui-même. Par conséquent, j’ai commencé à faire appel aux histoires de mes propres ancêtres afin de mieux comprendre l’histoire et l’héritage de ma famille. J’ai aussi appris beaucoup sur le savoir porté par chaque goutte d’eau, et par l’eau qui compose la majorité de notre corps. Le dernier jour du Rassemblement, Laura a appris à la jeunesse une chanson à porter en nous pour l’avenir. Elle a souligné l’importance de véritablement connaitre les choses, au lieu de simplement les écrire et les oublier. Eh bien, je n’oublierais jamais l’expérience d’avoir été assise à ses côtés, répétant cette chanson. La répétant jusqu’à ce que les mots soient inscrits dans nos esprits. La répétant jusqu’à ce que nos cœurs adaptent leurs battements aux rythmes des tambours.

 

Anishinaabe Nibi (Water) Gathering 2018 Reflections

We asked 3 Decolonizing Water Research Assistants to reflect and write about their time at the Anishinaabe Nibi (Water) Gathering 2018.

Left to Right: Adèle Therias, Teddy Eyster, Myia Antone, Jacquie Tourand

Jacquie Tourand

Driving from the Winnipeg Airport to the Gathering site was my first introduction to Manitoba. The landscape was so different from the West Coast; the trees were a different kind of green and there was no moisture in the air. There were no mountains to cradle you in their embrace and I felt so exposed. But then the skies lasted forever and it was its own breathtaking kind of beauty.

The day before the Gathering was to start I helped build the Teaching Lodge. Peter and his daughter directed the building efforts. Her own children reminded me of my nieces and nephews back home and made me think how our lives truly are built on the relationships we have with each other. Building the lodge was physical work and it was a very hot, dry day. Drinking the cold water that several ladies brought overwas a gift. My favourite part of the endeavour was when everyone came together to pull the tarp over the entire structure. It just felt so good to be part of something larger than myself. That we were all working towards a common goal.

During the Gathering, there were multiple ceremonies. It was really emotional and powerful to listen to people share their stories. They aren’t mine to tell, but the lessons learned will stay with me. Especially during the woman’s circle; it was so important to hear from woman from all over share their accomplishments and perhaps more importantly their struggles so freely and so openly. I want to be as strong and as vulnerable as these women were and to be that for others.

Near the end of the Gathering, I went with a group of others to the petroforms nearby. I walked with an older woman from Manitoba and we talked about how incredible it was that we were here, the result of generations of people living lives we’ll never know. It really hit home looking at the petroforms, how what we do today will ripple out towards the future, beyond what we can truly understand or imagine. We shared stories about our lives and our families and shared an intense moment as we each spoke of the difficulties we’ve encountered.  We hugged and cried together. In that instant I loved her. We’ve exchanged contact details and I plan on visiting her.

Up until the Gathering, I had never really considered the role that water has taken in my life. The Anishinaabe Nibi Water Gathering has truly challenged how I relate to water. From the tea I drink, to the showers I take, to the water that nourishes the trees, plants,and animals around me that I love so much, I have realized how much water has been there for me in my life. When I was a little girl, I was sexually assaulted at a pool and became afraid of being in water. But I found comfort in bathing and how water would wash away all the negativity, the shame, and the feelings that stuck to my skin and hair. Even when I was scared or angry with water, the water was there for me. She loved me even then.

For me, the Gathering was a time of listening, learning, and reflection. I am grateful for the experience and I have left with a renewed sense of hope. Some of the takeaways that I’ve learned are: the importance of sharing knowledge, especially cultural knowledge and language; the importance of reaching out to others and sharing struggles together and of not being embarrassed or ashamed of having feelings; and most importantly, how much water takes care of us and our responsibility to take care of her in return.

 

 

Myia Antone

nilh ta ents Myia Antone kwi en sna. tina7 chan Sḵwx̱wú7mesh Stá7mes úxwumixw.

Coming home from the Anishinaabe Nibi Gathering 2018, I have so much to reflect on. My heart and spirit are full of the teachings I received and new friends I made. Visiting Manitoba for the first time, we spent 6 days on Treaty 3 lands and waters and after landing, I instantly felt a difference from being on the west coast. The land holds different stories, different memories.

The first day was spent with a smaller crowd, setting up and preparing for the gathering. Wearing our ceremonial skirts, we had a group of youth climbing ladders and tying poles together to help prepare the Midewiwin lodge. Following that, each day consisted of songs and teachings that honour the water. The gathering site was beautiful but a space takes its shape from the energy of the people who gather there. It was when everyone arrived that the space really became beautiful. We started everyday in a good way and met in ceremony. The lodge nurtured relationships and created a community.

One day, during a women’s support circle, a storm erupted and rain poured from the skies and thunder pounded through our bodies. Chaos erupted as everyone ran for cover and I bumped into an elder finding a safe home to place her tobacco offering for the thunderbirds. She reminded me to be grateful for blessings of the thunderbirds and the strength and power of Mother Earth. It had been very dry in Manitoba and everyone was relieved for the water. As we rushed back to our cabin to keep dry, I felt a bit homesick. The warm rain felt like a hug from my ancestors, reminding me of my west coast roots and that every living being on this Earth deserves water. We all need that water to dig our roots even deeper, grow taller and bloom every year.

I am grateful for this moment in time, when I’ve been gifted opportunities to cross paths with individuals that speak to my heart and nourish my being. I’m grateful for spaces like this gathering that celebrate the water protectors and hold up community as places of resistance and resurgence. In the most gentle way, I felt the presence of my ancestors and the presence of the ancestors of those lands and waters join us in ceremony.

I left Manitoba wondering what my responsibility and accountability to bear witness these stories and how will my actions reflect the stories I heard. I came home with a nourished mind, body and spirit. I feel stronger to continue in the fight to protect my traditional lands and waters for my future children and grandchildren.  I want t

o take a moment and raise my hands up with so much love and respect to all my relations involved in carving out such an important space and giving me the opportunity to take part in it.

I am constantly thinking about the words of elder Peter Atkinson, “water will never cease to flow, when we hold it up.” This speaks to our responsibility as water protectors to hold up water, as water is life. We are reminded that Creation is dynamic. It continues to live on, even after we do. But that is only possible if we protect her. This is so important because when you take care of Mother Earth, she takes care of you.

chen wa kwélulusnitúmi ti txwna7na.

Adèle Therias

 

Anishinaabe Nibi Water Gathering: Witnessing Resilience

As a research assistant for the Decolonizing Water Project, I was fortunate to attend the 2018 Anishinaabe Nibi Gathering this May. Having had a decidedly urban and global upbringing, I was humbled to meet people and hear teachings grounded in meaningful relationships to the land and to each other. I was immersed in another culture, and I am grateful to have taken part in Anishinaabe ceremonies and learned some principles of Anishinaabe Law. Being a descendant of European settlers, I felt my ancestors lean in as I witnessed powerful Indigenous resilience to Canada’s colonial past and present. Considering that my research outside of Decolonizing Water focuses on community resilience, it was eye-opening to see examples of the powerful work that is happening in Indigenous communities. When we returned from the trip, I struggled with the sudden sensory overload and the change of pace in the city, but I have been working to bring my learning with me and apply it in my work as I move forward.

The gathering reminded me of a family reunion from my childhood: it was multi-generational, we shared good food and, while some people did not know each other, everyone belonged there. I was struck by the respect and priority given to the elders, to whom we listened attentively and who were served their meals first. During ceremony, several babies and children would often be crawling and walking around, endlessly curious and encouraged to explore. It was evident from the first moment that each person had a responsibility in shaping the gathering, whether building the ceremonial lodge, watching the fire overnight, leading workshops or serving food. The men and the women were celebrated for their roles, and I was reminded of how positive intention and shared responsibility can create a healthy community, whether a family or a village.

Anishinaabe Nibi gathered people from different Indigenous and non-Indigenous communities, at different stages of learning about our identities and cultures. We shared space, words, and sacred experiences that helped me better understand how to be a respectful ally. I learned about the strength that can come from spiritualism, the belonging that is cultivated through ceremony, and the fight that is happening every time someone reconnects with their language. I learned about forms of resurgence that surprised me and left me in awe: Kacey Adams taught us to create bowls from clay harvested from the riverbed and how to conduct a firing ceremony. She explained that the clay tradition is one that was lost among previous generations but it has been traced and recreated with the help of archaeological records and experimentation. I learned about the power of resurgence that is grounded in love, with a deep respect for the land and water.

The gathering brought me new perspectives on knowledge. Fred explained that knowledge is within and learning is just gaining insight into what we already know. This understanding emphasizes the importance of those who came before in shaping what we experience today, and the process of sharing knowledge becomes just as important as the knowledge itself. As a result, I have begun reaching back to hear my own ancestors’ stories to better understand the history and legacy of my family. I also learned about the knowledge that is carried in each water droplet, and in the water that makes up the majority of our bodies. On the last day of the gathering, Laura taught the youth a song to carry with us into the future. She emphasized the importance of truly knowing things, rather than writing them down and forgetting them. Well, I will never forget the experience of sitting around her and repeating this song. Repeating it until the words were embedded into our minds. Repeating it until our hearts matched the beat of the drum.